69) Une jeunesse à l'ombre du communisme

 La vie quotidienne des Roumains dans les années 1980

« Un auditeur demande sur Radio Erevan si les inventeurs du communisme étaient des scientifiques. Radio Erevan répond : Non, s'ils l'étaient, ils essaieraient d'abord sur les chiens. »

… Radio Erevan, était une formulation très répandue dans les blagues en Union soviétique et dans d'autres pays d'Europe de l'Est pendant la seconde moitié du XXe siècle.

La Roumanie a vécu sous un régime communiste de 1947 à 1989.

Par la loi no. 29 de 1977, les citoyens étaient obligés d'utiliser la forme d'adresse « camarade » ou « camarade ». La forme d'adresse « citoyen » ou « citoyen » était également autorisée. L'article 2 de la loi précise que « pour désigner le collectif de travail dans une unité, quel que soit le domaine, la nature de l'activité ou le service ou la fonction exercé, seront utilisées les notions d'ouvriers ou de personnel ouvrier en lieu et place de salariés ».

En 2024, près de la moitié des Roumains, soit 48%, estiment que leurs conditions de vie étaient meilleures sous le régime communiste que sous la République démocratique actuelle. Chez les personnes âgées, on se remémore certains aspects positifs du communisme, dont la sécurité d’emploi, les loyers pour tous, la gratuité du système de santé et de l’éducation.

Et pourtant… les droits individuels tels que la liberté d’expression, la liberté de circulation ou encore le droit de manifester étaient inexistants. Il y avait des coupures d'électricité chaque jour. Les élèves faisaient leurs devoirs à la bougie. Durant les années 1980, les gens devaient faire la file pour acheter de la nourriture et l’économie était contrôlée par l’État.

L’homme fort du régime, le président Nicolae Ceaușescu, a dirigé le pays d’une main de fer de 1965 jusqu’à son exécution en 1989, lorsque son gouvernement a été renversé par les forces révolutionnaires. Le culte de sa personnalité rivalisait avec celui de Joseph Staline en Union soviétique à cette époque. Il avait également créé une police politique, la Securitate, qui surveillait la population en permanence.

EDUCATION

Le système scolaire d'avant 1989 était conçu de manière à assurer un suivi permanent des élèves. Les cours avaient également lieu le samedi, les étudiants accomplissaient toutes sortes de tâches « patriotiques » : ils balayaient les feuilles dans le parc, ratissaient, plantaient des jeunes arbres, ramassaient les ordures, ramassaient les plantes médicinales, ils ont fait pousser des fleurs, participé à des concours créatifs, récité des poèmes, dans la chorale, à des événements à l'occasion des jours de fête (1er mai, 23 août). En plus de cela, l'étudiant avait également d'autres tâches : des heures d'atelier réalisées dans des usines (huit heures par semaine) et la participation. Au début de l'année scolaire, les élèves devaient participer à des activités du 15 au 30 septembre en agriculture.

Pour les élèves, le port des uniformes est obligatoire, les manuels scolaires sont uniques, le « travail patriotique » obligatoire - fait en dehors des cours et la participation aux manifestations sportives et culturelles, au service de la propagande idéologique, sont très présente à tous les niveaux de la société.

Les cheveux longs et la barbe ne sont pas autorisés. A l’université, la barbe est tolérée.

Exemple de Certificat accordé à un acteur pour l'autorisation de porter les cheveux longs :


L’affectation après avoir terminé l'université se faisait au niveau national (elle ne tenait pas compte du lieu où vous aviez des parents ou la famille) sous la menace de sanctions drastiques si vous n'alliez pas là où vous aviez été affecté.

Exemples :

En 1981, lorsque Liviu terminait ses études à la Faculté d'Informatique de Craiova, 3.748.000 personnes travaillaient dans l'industrie (60%), selon l'Annuaire Statistique de la République Socialiste de Roumanie. 748 000 de plus que dans l’agriculture, où 3 millions travaillaient. 36% soit de la population active.

Jusqu'en 1981, Florin - professeur, travaillait dans le domaine de l'éducation, à Galati, comme enseignant. Après les trois années de stage, tout ce qu'il voulait, c'était retourner à Bucarest, à la famille. Si vous n'effectuiez pas votre stage, vous payiez 20 000 lei (l'unité monétaire de la Roumanie) de dommages et intérêts (2 000 lei était le salaire mensuel moyenne), se souvient-il. Le stage était la récompense de l'État pour l'argent investi en vous. Il y avait des gens qui refusaient le stage parce que la mission était trop loin de chez eux. Après trois ans, la plupart sont restés en poste.

APPROVISIONNEMENT DE LA POPULATIONE EN PRODUITS ALIMENTAIRES

Les quantités de produits alimentaires obtenues à Braşov (une grande ville du centre de la Roumanie) par une personne et pendant 12 mois de 1987 : 8,5 kg de viande (4 kg de porc et 4,5 kg de poulet), 2,5 kg de farine ; 10 litres d’huile ; 10,5 kg de salami. Ajoutez 10 oeufs distribués en novembre et 0,5 kg de salami.

Depuis 1977 déjà, le problème de l'utilisation "meilleure" de la viande a été posé par l'utilisation de sous-produits - tels que le sang, les gésiers, les cartilages, pour la fabrication en combinaison avec de la farine de soja de certaines préparations alimentaires.

Le 19 décembre 1980 paraît la « La loi pour l'établissement, la répartition et l'utilisation par les départements régionaux des ressources pour l'approvisionnement de la population ». Le décret établit la rationalisation de la consommation alimentaire selon les comtés, et les cartes de rationnement pour le sucre et l'huile sont différenciées par catégories de population : ils recevaient des rations plus importantes ceux des villes et des rations plus faibles pour les paysans des campagnes.

Depuis 1980, la liste des produits de base - rationalisés (voir la carte de rationnement) contenait : pain, farine, viande, sucre, huile, oeufs, lait. Ce fait a exacerbé le phénomène des files d'attente (files qui peuvent durer des heures d’attente).

Comment fonctionnait le rationnement alimentaire ?

Le chef de famille s'est présenté au gérant du magasin avec le registre de propriété pour prouver la résidence et avec la carte d’identité pour prouver l'identité et toutes les données ont été inscrites sur la carte. « Combien de membres vivaient dans cette maison, autant figuraient sur la carte. S'ils avaient des locataires, ils viendraient aussi. Il était important de transmettre les données réelles car vous receviez la nourriture en fonction du nombre de membres apparaissant sur la carte. On ne pouvait pas mentir parce qu'on faisait des contrôles, il y avait l'agent de proximité du quartier qui savait tout et personne ne risquait d'être sanctionné ».

Les Roumains privés de nourriture essayaient de se lier d'amitié avec les vendeuses ou les gérantes de l'épicerie. Une "connaissance" au magasin de pain signifiait la possibilité de manger du pain frais ou mieux cuit, une file au "poulet" signifiait savoir à l'avance quand le magasin était approvisionné et être le premier à faire la queue. En plus de ces avantages, les Roumains pouvaient obtenir de la nourriture "sous le comptoir" s'ils étaient connectés aux entrepôts où arrivaient les marchandises de l'État.

Les produits sur le marché noir finissaient par coûter deux à trois fois plus cher que (s'ils l'étaient) dans les magasins. Et il ne s'agissait pas seulement de marchandises, mais aussi des postes d'emploi que l'on ne pouvait pas atteindre, comme les emplois que l'on occupait en ville.

Par décret, en 1984, une nouvelle norme alimentaire, plus stricte, a été adoptée. Les Roumains avaient droit chaque année à 39 kilos de viande, 78 litres de lait et 166 kilos de légumes. L'huile et le sucre étaient distribués une fois par mois, la ration étant d'un kilogramme.

Exemples des cartes de rationnement pour le pain ou pour une famille :


Exemples de file d'attente pour la pain (paine) ou sucre, et huile :

Exemple de file d'attente pour les bouteilles de gaz :


PRODUITS DE CONSOMMATION ET SERVICES A LA PERSONNE

Files d'attente interminables était présents aussi pour le papier toilette, le détergent, le savon, etc. Les produits de stricte nécessité, rares et de mauvaise qualité, sont fabriqués presque exclusivement en Roumanie. Durant les années du communisme, il n'y avait que quelques usines de savon (savonneries), parmi lesquelles deux plus grandes "Stela" et Apollo".


Bien qu'il s'agisse d'un pays avec des capacités importantes de raffinage du pétrole, l'essence - bien que rationnée à 40 litres par mois, était très difficile à trouver. Les files de voitures - pour s’approvisionner en essence, pouvaient durer deux jours pour obtenir la ration. Au cours des dernières années du communisme, la circulation des voitures était limitée le dimanche : seules les voitures portant un numéro pair pouvaient circuler dans l'une, les voitures portant un numéro impair dans l'autre.

Exemple - fille d’attente pour l’essence :

Pour acheter une voiture, il y a disponible uniquement des voitures Dacia (licence Renault 8 et 12) et ARO produits exclusivement en Roumanie (très rarement d’autres marques, comme Skoda, Lada). La qualité baisse beaucoup après 1980. Aucune marque automobile occidentale ne pouvait être achetée.

Un téléviseur en noir et blanc coûte 3 000 lei, un téléviseur couleur 10 000 lei et un Dacia 1300 de 70 000 à 85 000 lei (le salaire mensuel moyen était d'environ 2800 lei, dans les années 1985). Temps d'attente pour une voiture ou une TV couleur : environ 1 an ou plus.

VARIA

C'était difficile à trouver des plombiers, des peintres, des artisans. La qualité des travaux était médiocre.

En raison d'une bureaucratie monstre, le paiement des frais/taxes était excessivement difficile (longues heures perdues et trop nombreux documents requis pour tout acte administratif).

MEDIA ET CULTURE

L'intérieur d'un appartement dans un immeuble à Bucarest, dans les années 1980 :


À partir de 1985, TVR (la télévision nationale) diffuse que deux heures de programme, entre 20 heures et 22 heures (diffusant presque exclusivement des programmes consacrés à Ceauşescu et à son épouse). Qui pourrait regarder les stations bulgares, hongroises ou yougoslaves captées avec des antennes faites à la main.

90% des films proviennent des pays socialistes après 1980.

Exemple 21/12/1989 :


Par le décret 98 de 1983, il était interdit aux personnes de posséder des machines à écrire ou Xerox et de multiplier tout « écrit ». À la Milice (nom de la Police en communisme), il fallait présenter une feuille avec les caractères des lettres, des chiffres et des signes orthographiques.

Durant la période 1980 - 1989, 22 églises et monastères ont été démolis rien qu’à Bucarest. 7 autres ont été déplacées.

ENERGIE ; CHAUFFAGE ET ECLAIRAGE DOMESTIQUE

Depuis 1982, les pannes d’électricité et de gaz sont devenues de plus en plus fréquentes et anarchiques. La consommation domestique était soumise à des restrictions draconiennes (par exemple, le chauffage en hiver était limité à 14 degrés maximum). À partir de 1984, la consommation de gaz et d’électricité a été fortement réduite, notamment pour les fins non productives.

Par le décret du Conseil d'Etat, publié samedi, jour ouvrable à l'époque, le 7 février 1987, "une série de mesures de la plus haute importance ont été établies pour la rationalisation de la consommation de gaz naturel et d'électricité" : « Réduction de 20% de la consommation électrique des ménages. Réduire d'au moins 30% la consommation d'électricité et de gaz naturel pour les activités non productives dans toutes les unités économiques. »

Dans certains appartements, l’eau chaude ne coulait que deux heures, deux fois par semaine, et lors des derniers hivers du régime communiste (1985 – 1989), de nombreux radiateurs étaient gelés. Pendant la journée, la pression du gaz était si basse que les ménagères cuisinaient la nuit, lorsque la pression était suffisante. L'électricité était souvent interrompue, surtout le soir.


SERVICE MILITAIRE

La formation militaire obligatoire en Roumanie avant la chute du communisme présentait de nombreuses similitudes avec celle de l’Union soviétique. Tous les pays d'Europe de l'Est étaient membres de la même alliance militaire appelée le Pacte de Varsovie, les uniformes étaient assez similaires à ceux soviétiques, les grades étaient à peu près les mêmes, l'arme de base d'un fantassin était partout le PKM (mitraillette Kalachnikov modernisée).

L'obligation d'accomplir le service militaire est apparue dans la Roumanie communiste et a été établie sur la base de la loi no. 14 du 28 décembre 1972 : « Le service militaire est obligatoire pour tous les citoyens roumains, sans distinction de sexe. ». Depuis 2007, l’armée n’est plus obligatoire.

Le stage était obligatoire pour tous les garçons : 18 mois pour ceux qui n'entraient pas à l'université et 9 mois pour ceux qui réussissaient l'examen d'entrée à l’université.
Les filles admises à l’université suivaient également une formation militaire, pendant les trois premières années du collège : une journée par semaine de théorie en classe (le vendredi) et deux fois trois semaines de convocation pendant les vacances d'été.


Photo pendant la prestation de serment des militaires dans les années ‘80 :

Le contenu du serment militaire dans les années ‘50 : « Je jure d'être dévoué aux travailleurs, à mon pays, au gouvernement de la République Populaire Roumaine.../ Je jure de haïr tous les ennemis du pays et des travailleurs. Si je romps mon serment, que la dure punition de la loi me frappe et m'attire la haine et le mépris des travailleurs. »

LE TRAVAIL

Le Code du travail de 1972 Art.7 : « À partir de 16 ans, toute personne capable de travailler et qui ne suit pas les cours d'une école est tenue d'accomplir, jusqu'à l'âge de la retraite, un travail utile à la société, qui assure les moyens d’existence et le développement spirituel. »

Un décret de décembre 1981 visant à « renforcer l'ordre et la discipline au travail » est allé jusqu'à prévoir des peines de prison pour les fautes commises pendant les heures de travail. En 1983, précise le rapport, à travers la généralisation de « l'accord global », le revenu minimum garanti pour toutes les catégories de salariés a été supprimé et remplacé par une rémunération basée sur la performance.

Le chômage n'était pas reconnu et vous étiez passible de la prison, pour parasitisme social si vous n’avez pas de travaille.

Avant 1989, ils étaient sanctionnés pénalement, y compris des actes aujourd'hui décriminalisés (avortement, mendicité, spéculation, vagabondage, homosexualité, parasitisme).

Exemple, photos des ateliers de Chaudronnerie et Locomotives, dans les usines « 23 Aout », les années ’70 et ‘80 :

LA DETTE EXTERIEURE

La vie des Roumains a pris un tournant tout à fait dramatique dans les années 1980 lorsque Nicolae Ceauşescu, secrétaire générale du Parti communiste et chef de la République socialiste de Roumanie (depuis 1967), a décidé d'effacer l'énorme dette extérieure de la Roumanie. De 1981 à 1986, la dette s'est abaissée de 10,1 milliards de dollars à 5,9 milliards et en 1989 la dette a été intégralement payée.

Exemple d'épicerie dans les années 80 :

« Pour soutenir le programme d'industrialisation massive, Ceausescu avait emprunté des milliards de dollars aux banques occidentales, pour construire des entreprises de l'industrie lourde, très consommatrices d'énergie et économiquement inefficaces. Pour rembourser la dette extérieure, des mesures d’austérité inimaginables ont été introduites. Tout était destiné à l’exportation : la nourriture, le pétrole, l’électricité. (…) Les magasins d'alimentation ont commencé à se vider. Il n'y avait que des bocaux de ragoût de légumes, de crevettes vietnamiennes et… de champagne sur les étagères.

Les aliments de base étaient rationalisés, vendus uniquement à la carte. La carte était une sorte de reçu à carrés, le vendeur la découpait chez « Alimentara » où vous étiez inscrit sur une liste. La ration prévoyait une demi-miche de pain par jour et un kg de sucre, un litre d'huile, un kg de viande, un demi-paquet de beurre et cinq oeufs par mois. Pour acheter du lait, il fallait faire la queue dès 3 heures du matin. Parfois, la nourriture était vendue "à l'air libre", généralement à l'arrière du magasin, où d'énormes files d'attente se formaient et où les gens se pressaient. ».

ECONOMIE

« Le communisme peut être défini comme le chemin le plus long pour passer du capitalisme au capitalisme. »

À la fin du processus de collectivisation, en 1962, l'État possédait 96% des terres arables de Roumanie. Pour arriver à ce chiffre, les communistes ont eu recours à des expropriations, à des déportations des anciens propriétaires qui s'y opposaient, à des peines de prison, voire à des assassinats.
Les villes ont connu un autre processus : la nationalisation, qui a débuté en 1948 et a entraîné la prise en charge par le nouvel État communiste de l’ensemble de l’économie privée. Près de 8 900 grandes unités économiques furent nationalisées, soit presque tout ce qui représentait alors l'industrie. Seules les entreprises comptant jusqu'à 10 travailleurs étaient exonérées.

La Roumanie a réussi à enregistrer une série d’excédents commerciaux durant les années 1980 et à rembourser intégralement sa dette extérieure. C’était un cas unique parmi les économies du bloc de l’Est qui avaient accumulé une énorme dette extérieure estimée à 155 milliards de dollars à la fin de 1989. Comme beaucoup d’entre elles ont obtenu une réduction et un rééchelonnement de leur dette de la part des créanciers occidentaux dans les années 1990, les efforts héroïques de la Roumanie semblent rétrospectivement largement futiles.

"Au cours de la décennie précédant la chute du communisme, de nombreux travailleurs n'avaient rien à acheter avec l'argent qu'ils recevaient en guise de salaire. La nourriture était donnée - en petites quantités - sur carte, et celles du marché noir étaient difficiles à obtenir et à des prix très élevés, souvent prohibitifs. Les vols étaient monnaie courante dans les usines, que ce soit dans l'industrie alimentaire ou dans l'industrie automobile. De même dans le commerce, où les chefs de réseaux de distribution et les vendeurs occupent désormais des postes très influents au-delà de leur milieu habituel. Tout ce qui pourrait être volé aux entreprises d'État ou aux coopératives, donné en échange d'autres biens sur le marché noir".

L’échec économique des années ‘80 est une illustration parfaite de ce que Ludwig von Mises appelait l’impossibilité du calcul économique dans une économie socialiste, encore exacerbée par la perversion des incitations au travail par le système socialiste. Finalement, le leadership dictatorial de Ceaușescu, qui a supprimé la plupart des libertés politiques, civiques et économiques, a entraîné sa chute et son exécution.

Selon les estimations de l'OCDE, en 1989, le PIB par habitant était de 3 941 dollars. En 2020, il s’élevait à près de 32 000 dollars américains.

« LIBRE » CIRCULATION ET FRONTIERES

Le Passeport était très difficile à obtenir et le visa touristique est obtenu uniquement avec l'approbation des représentants du parti/syndicat (mois d’attente, sauf délégation officielles).
L’Émigration était possible uniquement avec l'accord du parti et après une attente de plusieurs années (dans la majorité des cas, la renonciation à la citoyenneté roumaine était obligatoire pour obtenir le visa).

Environ 900 000 informateurs (délateurs) de la « Securitate/Sécurité » ont été recensés dans la décennie 1980 – 1990 (approx. 10% de la population adulte).

Exemple d'agents de la « Securitate » et de gardes-frontières qui ont traqué des fugitifs roumains (voiture ARO produite en Roumanie) :

Jusqu'en 1968, le franchissement illégal de la frontière ou une tentative de franchissement illégal étaient considérés comme un acte de trahison et passibles d'une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison. Après 1968, ils sont devenus des délits de droit commun. En cas de franchissement illégal ou de tentative de franchissement, une peine de prison de 6 mois à 3 ans s'applique. ».

Entre 1969 et 1989, plus de 100 000 Roumains ont demandé l’asile politique à l’Ouest.

LE SYSTEME DE SANTE

« Un journaliste occidental demande au président de la Roumanie, en 1989 :
- J'ai entendu dire qu'en Roumanie il fait froid dans les maisons. C'est exact ?
- Oui, mais personne n'est mort à cause de ça.
- Mais j'ai entendu dire qu'il n'y avait pas de nourriture non plus ?
- Oui, mais personne n'est mort de faim.
- Et j'ai entendu dire qu'il fallait se battre pour avoir une place dans le bus qui mène
les gens au travail ?
- Oui, mais personne n'est mort à cause de cela non plus.
- Alors, Monsieur le Président, pourquoi n'essayez-vous pas le cyanure ? »

À la suite du décret anti-avortement 770/1966 (abrogé seulement en décembre 1989), toute interruption de grossesse (à de très rares exceptions près) était passible d'emprisonnement pour la femme en question et pour ceux qui l'aidaient ou lui fournissaient des médicaments ou une assistance médicale pour l'avortement. Au cours de ces 23 années (1967-1989), plus de deux millions d'enfants non désirés sont nés et, selon les seules statistiques communistes, au moins 10 000 femmes sont mortes des suites d'avortements illégaux.


Situé dans la partie nord de la Roumanie, dans une ville frontalière, l'hôpital neuropsychiatrique pour enfants Siret a été fondé en 1956 sur ordre du ministre de la Santé dans une ancienne caserne militaire datant de la période de l'administration austro-hongroise et il est - avec ceux de Lugoj et Raul Vadului, l'une des premières unités médicales de Roumanie, dédié aux troubles neurologiques de l'enfant (340 enfants sont morts ici dans les années ’80).

La mortalité générale et surtout infantile était devenue si élevée que, malgré les mesures policières adoptées en 1984 -1985 dans le but d'augmenter la natalité, l'accroissement naturel enregistré en 1988 (108 000 pour une population de près de 23 000 000 d'habitants) était inférieur à celui de 1966, dernière année où l'avortement était encore légal (116 000 pour une population de seulement 19 000 000 d'habitants).

Nombre de décès maternels annuels pour 100 000 naissances vivantes, en Roumanie (1960-1996) :
Les malades mentaux étaient souvent hospitalisés à l'occasion d'événements politiques, comme les visites de dignitaires communistes en Roumanie. Beaucoup d'entre eux étaient malades « avec un dossier », c'est-à-dire avec une pathologie reconnue. Parmi eux se trouvaient des personnes qui ne souffraient d'aucune maladie, mais la Milice et la « Securitate » les considéraient comme un problème potentiel ou un danger pour le système. Ils ont été détenus dans des « hôpitaux psychiatriques » jusqu'au départ des dignitaires étrangers.

Le taux de Natalité, Mortalité et accroissement naturel de la population :

Au début des années 80, la revue "Flacăra" a soutenu une campagne d'enquête sur le système médical roumain : « À l'hôpital pour enfants "Grigore Alexandrescu" de Bucarest, les parents et les proches devaient conduire ou porter leurs enfants dans les escaliers, sur plusieurs étages, car les ascenseurs ne fonctionnaient souvent pas. Puis ils se sont rassemblés devant les portes des armoires et ont attendu des heures la consultation. Sur une période de six heures, le taux de consultation était de 35 enfants, mais parfois jusqu'à 80 enfants pouvaient être vus par les médecins. En raison du nombre insuffisant d'infirmières, certains médecins ont dû tout faire eux-mêmes. » Dans la section de gynécologie de la polyclinique Rahova - Bucarest, il n'y avait pas de salles d'attente, comme le montrait un autre article de 1981, et « les patients et leurs accompagnants devaient souvent attendre debout dans les couloirs pour entrer dans les cabinets médicaux. ».


Les hôpitaux de la Roumanie socialiste avaient « zéro médicament, la misère, il y avait des bâtiments délabrés, avec du plâtre craquelé, des lits en fer avec des matelas cassés, des patients se réchauffaient avec des radiateurs électriques privés, et il arrivait même que l'électricité soit coupée pendant une opération ».

SOURCES :

 ·        Roumanie : entre nostalgie communiste et droite nationaliste

·        Spaimele traite de romani in spitalele anilor 80

·        Speranta de viata

·        Human Action

·        Si eu am facut armata obligatorie

·        Viata imposibila in Romania comunista

·        Teribila bezna din anii 1980

·        Cum munceau romanii pana in 1989

·        Qu'est-ce que Décret 770 sur l'avortement

·        Le malinvestissement public est endémique, la Roumanie socialiste y excellait

·        Cum îi îndemna Ceauşescu pe români să economisească energia în 1987

·        Decretul anti-avort al lui Ceauşescu

·        Présentation et témoignage sur la vie des élèves roumains avant la Révolution de 1989

·        Câți oameni au fugit în realitate din România comunistă

·        Amintiri din comunism numai bune pentru vindecat nostalgia

·        Adevărul despre spitale și medicină pe vremea lui Ceaușescu

·        Povestea celor 340 de copii care au murit in perioada comunista in "Orfelinatul Groazei"

·        Codul Muncii din 1972

·        Furturile de azi, de zece ori mai puține decât în anii '80

·        Cum începea școala în comunism

·        Speranta de viata a romanilor

·        Săpunul și detergentul, de la comunism la coronavirus

·        Despre „minunata“ „eră Ceauşescu“ şi serialele ei „zburătoare“

·        Biserici și alte clădiri salvate în comunism prin translare

·        Bisericile ajunse sub lama buldozerelor regimului comunist

·        Le socialisme et le calcul économique

·        Imagini de arhivă cu bisericile ortodoxe demolate în București

·        La politique nataliste de Ceaușescu: une catastrophe démographique en Roumanie

·        Trois petits chats – dont deux communistes

·        Mécanismes de l’humour dans les blagues roumaines d’avant 1989

·        Însemne de identificare a specializării militare folosite de Ministerul de Interne în perioada 1948-1989

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68) Jeudi, le 24 février 2022


« La guerre n’est pas une aventure. La guerre est une maladie, comme le typhus. »
Antoine de Saint-Exupéry
La peste (peinture originale, 1898) - Arnold Böcklin


« L’avenir, fantôme aux mains vides, qui promet tout et qui n’a rien ! »
Victor Hugo
Le Radeau de La Méduse (peinture originale, 1818) - Théodore Géricault


La Guerre d'Ukraine en miroir


« Les voici les p’tits « Bleuets »
Les Bleuets couleur des cieux
Ils vont jolis, gais et coquets,
Car ils n’ont pas froid aux yeux.
En avant partez joyeux ;
Partez, amis, au revoir !
Salut à vous, les petits « bleus »,
Petits « bleuets », vous notre espoir ! »
Alphonse Bourgoin, extrait de Bleuets de France, 1916
Le Coquelicot ; La Pivoine rouge


Qui clignote en premier ?


« Il y eut alors une bataille dans le ciel. Michel (appelé l'archange) et ses anges combattirent contre le dragon.
Le dragon et ses anges combattirent aussi, mais ils ne furent pas les plus forts, et il n'y eut plus de place pour eux dans le ciel.
Il fut jeté dehors, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui égare toute la terre ;
il fut jeté sur la terre et ses anges furent jetés avec lui. »
( Livre de l’Apocalypse: 12, 7-9 )


Marioupol (2022) commence à ressembler à Stalingrad (1942)
Après 80 ans, une autre bataille au terrible bilan: plus de 10 000 civils sont morts et 90% de la ville de Marioupol détruite.
« Au moins 10 000 morts à Marioupol et le bilan devrait encore augmenter »


« La Haine est un ivrogne au fond d’une taverne,
Qui sent toujours la soif naître de la liqueur
Et se multiplier comme l’hydre de Lerne.
 
- Mais les buveurs heureux connaissent leur vainqueur,
Et la Haine est vouée à ce sort lamentable
De ne pouvoir jamais s’endormir sous la table. »

 
Le tonneau de la haine - Charles Baudelaire (1821 - 1867)


L'amour, de ah ! jusqu'à zut
Georges-Armand Masson ; illustrations de Jean-Pierre Alaux, Berthommé Saint-André, Carzou, Dignimont... [etc.]


« Un jour le Diable vint sur Terre
Pour surveiller ses intérêts … »
Juliette Gréco chante Jacques Brel


L’instrumentalisation des minorités nationales, un prétexte pour faire la guerre.


« Au fond, c’est ça la solitude : s’envelopper dans le cocon de son âme,
se faire chrysalide et attendre la Métamorphose, car elle arrive toujours. »
August Strindberg - « Seul »


" One morning, when Gregor Samsa woke from troubled dreams,
he found himself transformed in his bed into a horrible vermin. "
« En se réveillant un matin après des rêves agités,
Gregor Samsa se retrouva, dans son lit, métamorphosé en un monstrueux insecte. »
Franz Kafka, 1915


Russian embassy in Riga, Latvia
Un musée face à l'ambassade de Russie dévoile une bannière à Riga, en Lettonie


« C’est quelqu’un qui vit dans son monde, une sorte de reconstitution de l’univers du KGB-iste de base
des années 70 avec en plus des toilettes en or et des brosses à toilette en vermeil. »
Paranoïaque, charmant ou … amer ?


The Black Beast of Argh
(Monty Python and the Holy Grail, 1975)


La version originale: « calendrier patriotique en coton » pour 2016
était intitulée - avec humour, « Sancta Paraphilia ».
Le voyage érotique de Milonov


Pierre le Grand, un Officier du KGB et … la guerre en Ukraine


Laissez-les devenir soldats !


La guerre est la conclusion de trois décennies de « révolution » cimentée par la
Frustration, Jalousie, Rancune,
Complexe de Supériorité… qui masque un Complexe d'Infériorité.


« Tous les garçons et les filles de mon âge
Se promènent dans la rue deux par deux
Les Yeux dans les Yeux et la main dans la main…
Oui mais moi, je vais seul, car personne ne m'aime
Mes jours sont en tous points pareils
Sans joies et pleins d'ennui, personne ne murmure "Je t'aime" ! »


Comment puis-je être un gangster, si je travaillais pour le KGB? C'est absolument ridicule.💤


« Le choix en politique n'est pas entre le bien et le mal, mais entre le préférable et le détestable. »
Raymond Aron


« Quand les mots ne peuvent plus dirent ce que ressent le cœur,
il y a les actes et surtout… les regards ! »
Victor Hugo


La malédiction d'Hitler : la Russie et l'Occident s'accusent mutuellement de nazisme.
« Les Français sont invités à raidir leurs pattes de crapaud et à se préparer à mourir.
Le refus du gaz entraînera l’effondrement de toute la Gayropa. »



Éloge de la folie


Many damn days to you
Many damn days to you,
Many damn days Mr. President,
As few happy days as possible!
Thanks, Mr. President
For all the battles... you've lost.


Pizza mythique: la nouvelle recette, à goûter au moins une fois, juste avant l'au delà !
(février 2012: le ministre des Affaires étrangères s'est rendu aux Fidji, où s'est déroulée à cette occasion
la traditionnelle cérémonie d'accueil des hôtes les plus chers)


« Ils flottent, reprit le clown. En bas, nous flottons tous. » 
Ça - Stephen King et Cie


« C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent. »
Les Fleurs du mal (1861) - Charles Baudelaire


« J'estime nécessaire de soutenir la proposition de mobilisation partielle des extraterrestres
de la ville de Petrozavodsk, des dauphins en réserve, ceux qui ont déjà servi (…)
et les surhumains de l’Unité 10'003 qui ont une expérience pertinente. »


« Huguenau est un homme dont les actions sont efficaces.
Efficace est la division de sa journée, efficace est la manière dont il conduit ses affaires,
efficaces l’élaboration et la conclusion de ses contrats.
Au fond de tout cela il y a une logique complètement dépouillée d’ornements
et il semble qu’on ne fait pas une conclusion trop risquée en disant qu’une pareille logique
requiert en tous lieux un style dépouillé d’ornements.
Certes, ce style apparaît même aussi bon et aussi juste que l’est tout ce qui est nécessaire.
Et cependant, c’est le néant, c’est la mort qui sont liés à ce dépouillement d’ornements,
derrière lui se cache la figure monstrueuse d’un trépas, où le temps s’est effondré en ruines. »
« Les Somnambules » de Hermann Broch


Quand l'Histoire s'écrit sous nos yeux…


« Allez courageusement remplir votre devoir militaire.
Et rappelez-vous que si vous donnez votre vie pour votre pays, vous serez avec Dieu dans son royaume,
sa gloire et sa vie éternelle ».
Le patriarche Kirill - 21 septembre 2022, la monastère Zachatyevsky à Moscou.


Le flirt avec l’apocalypse


Docteur Folamour (Dr. Strangelove) ou...
comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe


Pour l'avenir radieux
De nos enfants,
Nous irons tous ensemble quand nous irons,
Et il n'y aura plus de misère !

Une réalisation inspirante, n'est-ce pas ?
Car si la bombe tombe sur toi
Quel fait réconfortant est de savoir,
Que le réchauffement climatique finira
Par un hiver nucléaire.
☢️Hourra !


« Dans 202 secondes, Londres n'existera plus, Berlin dans 106 »


« Les nouveaux cavaliers de l’apocalypse »



… Carte Postale de Roumanie : Constanţa - le Casino (2022)
Et si quelqu'un emploie une arme nucléaire tactique contre des cibles sur… l'Île des Serpents ?


« L'homme est un animal rationnel qui perd patience
lorsqu'on lui demande d'agir en accord avec les diktats de la raison. »

Orson Welles


« La souveraineté ne devrait pas être bâtie sur la peur.
La souveraineté qui repose sur les canons ne peut se maintenir.
Une telle souveraineté, ou dictature, ne peut être qu’un expédient provisoire à une époque de bouleversement. »
Mustafa Kemal Atatürk, 1930


« Docteur Jekyll un jour a compris
Que c'est ce Monsieur Hyde qu'on aimait en lui… »


« Contrairement à ce que peuvent dire certains, la guerre est notre problème,
elle est même le problème central de l’Europe aujourd’hui.
»


« O Paix ! Source de tout bien,
Viens enrichir cette terre,
Et fais qu'il n'y reste rien
Des images de la guerre.

Et que nous passions les jours
Etendus sur l'herbe tendre,
Prêts à conter nos amours
A qui voudra les entendre. »

Jean de La Fontaine (1621-1695)


« Ô buveuse de sang, qui, farouche, flétrie,
Hideuse, entraîne l’homme en cette ivrognerie… ,
Folle immense, de vent et de foudre armée,
A quoi sers-tu, géante, à quoi sers-tu fumée ? »
La guerre, folle immense, hideuse (Victor Hugo)


La France de 2022 peut-elle imaginer à quoi ressemblera la France à la fin de la guerre ?


La sculptrice d’origine lituanienne Jurga (née en 1977) a imaginé un bronze
« Des ailes pour voler » à l’entrepôt des sels de Saint-Valery-sur-Somme


Le pèlerinage de San Isidro (Francisco de Goya, 1746-1828);
La Guerre (Marcel Gromaire, 1892-1971)


« C'est quand la merde et le pet sont sortis que le ventre est soulagé ! »
Mao Zedong © Marc Riboud


L'enclos des fous (l’œuvre fut peinte approximativement lors de la déclaration de guerre de l’Espagne
contre la France révolutionnaire, alors que Goya - atteint de surdité et en ayant peur de sombrer dans la folie,
était effrayé de cette entrée en guerre).
Francisco Goya, 1793.

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