65) Ça n'arrivera pas chez nous !

Le "nucléaire", qu'est-ce que ça t'évoque?
La production d'électricité ou la construction de bombes atomiques?
Un moyen d'éviter les "gaz à effet de serre" ou les victimes de la catastrophe de Tchernobyl?
Une formidable source d'énergie ou une technologie imparfaitement maitrisée...

"Aucun risque"​, "totalement improbable"​ ...
La réalité, c’est que le risque d’accident majeur en Europe n’est pas très improbable,
mais au contraire une certitude statistique.

Chapitre 0. Le debut de l'ère atomique: la Chicago Pile-1  ↑  
Depuis le printemps 1942 se montait à l'université de Chicago, un groupe désigné du nom de code de «Metallurgical Project», sous la direction du physicien Compton chargé d'y réunir, entre autres, l'équipe de Fermi et de Szilard de New York ainsi que celle de Glenn Seaborg, responsable de la découverte du plutonium. La tâche assignée à ce groupe était double: d'une part, établir si une réaction en chaîne uranium naturel-graphite était réalisable; d'autre part, essayer de mettre au point une méthode chimique d'extraction du plutonium formé dans ce système.
Plus d'une centaine de travailleurs scientifiques étaient déjà à l'œuvre, dispersés dans les laboratoires de l'université de Chicago. Une atmosphère excellente régnait dans ce groupe de jeunes techniciens enthousiastes; ils savaient que leur objectif était une arme, qui, en cas de réussite, détiendrait un potentiel de destruction sans commune mesure avec celles du passé. Les scrupules moraux étaient alors étouffés par l'intérêt passionnant des recherches et par la crainte obsédante que les Allemands fussent sur la même voie, peut-être même en avance. Le calendrier envisagé à cette date, et qui devait être miraculeusement respecté, prévoyait la fabrication de la bombe A en trois ans.
« La réaction est auto-entretenue, la courbe est exponentielle ». Tels furent les mots prononcés tranquillement par Fermi le 2 décembre 1942, à 15 h. 25, dans une salle, sous le stade de Chicago, face à la pile atomique qui avait été construite d'après ses calculs et qui, pour la première fois, venait de diverger.
La première explosion nucléaire provoquée par l'homme a eu lieu aux États-Unis le 16 juillet 1945 au Trinity Test Site près d'Alamogordo (Nouveau-Mexique).

Chapitre 1. L'échelle INES  ↑  
L'échelle internationale de classement des événements nucléaires, dite échelle INES (de l'anglais International Nuclear Event Scale) sert à mesurer la gravité d'un incident ou d'un accident nucléaire civil.

Cette échelle compte huit niveaux de gravité notés de 0 à 7. Un écart est classé 0, un incident nucléaire est classé de 1 à 3, et un accident nucléaire de niveau 4 à 7.

Les accidents niveau 7 sont la Catastrophe de Tchernobyl en URSS (1986) et l'Accident nucléaire de Fukushima au Japon (2011). Les accidents niveau 5, 6 et 7 entraînent un risque hors du site.

1952 : Continent - Amérique du Nord/Sud = Canada - Chalk River (Niveau 5)
1957 septembre : Continent - EurAsie = URSS - Kychtym (catastrophe Niveau 6)
1957 octobre : Continent - EurAsie = Royaume-Uni - Windscale (Niveau 5)
1969 janvier : Continent - EurAsie = Suisse - Lucens (Niveau 4)
1969 octobre : Continent - EurAsie = France - Saint-Laurent-des-Eaux (Niveau 4)
1979 : Continent - Amérique du Nord/Sud = États-Unis - Three Mile Island (Niveau 5)
1980 : Continent - EurAsie = France - Saint-Laurent-des-Eaux (Niveau 4)
1986 : Continent - EurAsie = URSS - Tchernobyl (catastrophe Niveau 7)
1987 : Continent - Amérique du Nord/Sud = Brésil - Goiânia (Niveau 5)
1999 : Continent - Asie de l'Est = Japon - Tokaï-Mura (Niveau 4)
2006 : Continent - EurAsie = Belgique - Fleurus (Niveau 4)
2011 : Continent - Asie de l'Est = Japon - Fukushima (catastrophe Niveau 7)

Chapitre 3. Exemples de surveillance de la radioactivité en Europe (7 et 28 mai), Japon (1er juin 2021) et Tchernobyl (7 avril 2022)  ↑  
En Europe, un débit de dose (GDR) de 520 nSV/h a été enregistré à BraginBiélorussie (55 km nord de Tchernobyl). En Turquie, une dose maximale de 302 nSv/h a été enregistrée à Isparta (près d'Afyon). En France, une dose maximale de 305 nSv/h a été enregistrée en Normandie, environ 5 km à l'est de la centrale de Flamanville (selon IRSN, les moyennes régionales habituelles varient de 40 à 150 nanosievert par heure). Pour plus d’informations sur l'Europe, voir les Cartes radiologiques de la Commission Européenne, ou le site du réseau national Français d’alerte TELERAY. Pour le Japon,  voir la Carte de rayonnement du Japon (Japan Radiation Map). Cliquer sur les deux images suivantes (captures d'écran de "European Radiological Maps" le 7 mai 2021) pour les agrandir et les ouvrir dans un nouvel onglet. La troisième image représente la situation de la radioactivité au 28 mai 2021, en Europe. La quatrième image représente la situation de la radioactivité au Japon, le 1er juin 2021, prés de Fukushima.
Tchernobyl - 7 avril 2022 (Frederik Pleitgen - journaliste allemand et correspondant de CNN International) :
"Nous voulons aller à la lisière de la Forêt Rouge et avons trouvé une ration alimentaire militaire russe au bord de la route. C'est juste au bord de ça zone. Les niveaux de rayonnement au niveau des emballages ont massivement augmenté." :
11,32 microSv/h=11320 nSv/h, soit env. 35 fois plus grand que près de Flamanville (une "haute dose habituelle" près de Flamanville est d'environ 300 nSv/h).
Pour une 
dose de 11415 nSv/h cumulée pendant un an (soit env. 100 mSv/an), des effets sur la santé ont été démontrés.

Chapitre 4. Incertitudes sur l'existence d'effets des faibles doses  ↑  
Les médecins appellent faibles doses des expositions inférieures à une centaine de millisieverts (< 100 mSv/an). Rappelons que la population française est exposée chaque année à une dose efficace par habitant de 3,7 mSv. Ces 3,7 mSv/an se répartissent en 2,5 mSv de radioactivité naturelle, 1,1 mSv d’origine médicale et 0,06 mSv de radioactivité liée aux autres activités humaines dont le nucléaire (pour comparaison, les doses reçues dans les trois ans après l'accident de Tchernobyl par les 273000 personnes habitant les zones contaminées près de la centrale sont en moyenne de 35 mSv, soit environ 12 mSV par an et par personne). Pour un niveau inférieur à 100 mSv/an, aucun effet à long terme sur la santé n’a été démontré, mais l'absence d'observations prouvées ne signifie pas une absence d'effets des rayonnements ionisants. Elle signifie que ces effets sont trop faibles pour se manifester d'une manière claire. Il n'existe pas d'outils ou d'examens permettant d'attribuer un cancer à une exposition à la radioactivité survenue des années plus tôt. Une exception a été les cancers de la thyroïde qui ont touché des enfants et adolescents près de Tchernobyl, car ces cancers sont très rares à cet âge de la vie. L’absence d’effets décelables ne permet pas d’exclure l’existence d’un risque.
Ci-dessous, « L'échelle de doses - radioactivité » (doses moyennes et doses ponctuelles - Sfen) - à gauche et la « Carte du potentiel Radon (Rn) des formations géologiques, version 2010 » - IRSN, à droit:

L’ accident de Tchernobyl, a eu pour principale conséquence une épidémie de cancers thyroïdiens observée chez l’enfant dans les pays les plus exposés (Biélorussie, Ukraine et Russie). L’exposition à l’iode 131 a joué un rôle essentiel dans sa survenue. En France, l’augmentation de l’incidence des cancers thyroïdiens est constatée bien avant 1986. Néanmoins, l’augmentation de l’incidence de ce cancer, bien qu’antérieure à 1986, est souvent perçue comme une des conséquences possibles de cet accident.
Il existe, pour la population Corse, « un sur-risque de pathologies thyroïdiennes spécifique en fonction des pathologies et du sexe associé à l'exposition au nuage de Tchernobyl ». Telle est la principale conclusion de l'enquête épidémiologique rétroactive concernant les conséquences du nuage de Tchernobyl sur les populations de Corse réalisée par l'équipe du professeur Paolo Cremonesi, de l'Unité médicale universitaire de Gênes (Italie). Son équipe avait emporté un appel d'offres lancé en 2011 par la collectivité territoriale Corse. L'étude a passé en revue quelque 14.000 dossiers médicaux.
Concrètement, l'étude pointe « l'existence d'un sur-risque significatif chez les hommes exposés au nuage pour les pathologies suivantes : thyroïdites +78,28% [par rapport aux homme n'ayant pas été exposés, c'est-à-dire avant le passage du nuage en 1986], nodules bénins + 64,51%, hyperthyroïdisme +103,21% [et] cancers de la thyroïde + 28,29% ». Pour les femmes, ce sur-risque (de thyroïdite) représente une hausse de 55,33% dans la population exposée au nuage. Néanmoins, « pour les autres pathologies thyroïdiennes, nous n'avons pas observé de sur-risques significatifs chez les femmes exposées par rapport aux femmes non exposées au nuage », notent les chercheurs. Quant aux enfants, « le risque de thyroïdite chez les moins de 18 ans vivant en Corse et exposés au nuage de Tchernobyl est augmenté de 62,5% par rapport aux enfants n'ayant pas été exposés », indique l'étude.

​Le panache radioactif en provenance de Tchernobyl a disséminé des éléments radioactifs sur la plupart des pays d’Europe. En France, il a provoqué des dépôts dans des zones localisées de l’est de la France à des niveaux encore détectables en 2016. En France, la concentration atteint au maximum quelques Bq/m3 le 1er mai 1986. Le panache se disperse ensuite dans l’ensemble de l’hémisphère nord et des éléments radioactifs sont détectés en Amérique du Nord et au Japon, avec des concentrations extrêmement faibles.
En France, certaines zones témoignent encore de niveaux de radioactivité supérieurs ou très supérieurs à ceux observés dans le reste de l’Hexagone.
Dénommées « zones de rémanence de la radioactivité artificielle », elles sont identifiables grâce au  Césium 137, dont la contamination persiste encore à l’heure actuelle dans les sols. L’activité surfacique dépasse 10 000 Bq/m2 pour les zones impactées par l’accident de Tchernobyl et 3 000 Bq/m2 pour celles concernées par les retombées des anciens essais aériens d’armes nucléaires.

Ci-dessous, la carte des zones de rémanence de la radioactivité artificielle - à gauche et la carte de l'emplacement des 19 centrales nucléaires françaises (y compris les années de leurs raccordements au réseau) - à droite. Les 32 réacteurs du palier CP0 et CPY (900 MWe - en rouge sur la carte) ont été connectés au réseau entre 1977 et 1987 (généralement avant l'accident de Tchernobyl). Les 20 réacteurs P4 et P'4 (1300 MWe - en jaune sur la carte) ont été connectés au réseau entre 1986 et 1993. Les 4 réacteurs N4 (1450 MWe) ont été raccordé au réseau entre 1997 et 1999. Le délai maximal de démarrage de l'EPR de Flamanville (2 réacteurs de 1600 MWe) a été repoussé à 2024:
L’accident de Tchernobyl a ainsi touché des zones localisées et très éparses dans l’est de la France, tant en plaine (plaine d’Alsace et Vallée du Rhône) qu’en montagne (Alpes du Sud, Corse, Jura et Vosges). Il s’agit des territoires où les précipitations ont été les plus importantes dans les jours qui ont suivi l’accident en Ukraine.

En milieu aquatique. Dans les lacs du Mercantour, la radioactivité artificielle évolue faiblement au fil des années. Dans ces « milieux fermés », la persistance du césium 137 dans l’eau, les mousses et les sédiments est élevée. En comparaison, dans les « milieux ouverts » que constituent les fleuves et les rivières qui drainent l’est de la Corse et le Mercantour, l’activité en césium 137 a nettement diminué depuis les premières mesures réalisées en 1986-1987.
En milieu terrestre. Dans les massifs de l’est du territoire (Vosges, Jura, Alpes du Sud et Corse) qui cumulent les activités en césium 137 les plus élevées de France métropolitaine,  l’activité est  encore aujourd’hui supérieure à 10 000 Bq/m2 et en moyenne 8 fois supérieure à la moyenne des sols français (soit 51 Bq/kg contre 6,5 Bq/kg). Dans les prairies d’altitude des Alpes du sud, des « points chauds » sur de très petites surfaces (quelques dm2 à un m2 environ), des activités supérieures à 100 000 Bq/m2 peuvent être observées.
Dans les denrées alimentaires. L’activité en césium 137 dans le lait prélevé dans les zones de rémanence (0,32 Bq/litre en moyenne) est plus élevée que celle du lait prélevé ailleurs (entre 0,004 et 0,03 Bq/l). Les denrées des forêts (baies, champignons et gibiers), dont l’activité en césium 137 est plus variable et potentiellement supérieure à 100 Bq/kg frais.
En 2015, un habitant des zones les plus touchées de l’est de la France recevra une dose moyenne de 37 microsieverts par an (µSv/an) contre 5,4 µSv/an pour une personne résidant ailleurs en France. Ces doses sont principalement dues à l’exposition externe au rayonnement émis par le césium présent dans les sols. La contribution de l’incorporation de césium via l’ingestion de denrées est en moyenne beaucoup plus faible, inférieure à 1 µSv/an. Elle peut toutefois devenir non-négligeable pour les personnes consommant beaucoup de champignons et de gibier issues des zones les plus touchées : de l’ordre de 80 µSv/an pour un consommateur régulier et potentiellement jusqu’à 570 µSv/an pour un gros consommateur (deux repas copieux par semaine basé sur ces denrées sauvages).

1 mSv/an = La limite d’exposition du public en dehors des expositions naturelles et médicales, voir Art. R1333-11 Code de la Santé publique France (environ 114 nSv/h pour un an) ; 
2,5 mSv/an = Expositions naturelles (environ 285 nSv/h en moyenne !) pour la population française ;
3,6 mSv/an = Expositions naturelles (environ 285 nSv/h en moyenne !)  et médicales (environ 126 nSv/h en moyenne) pour la population française (environ 411 nSv/h = 285+126 nSv/h) ;
3,7 mSv/an = La population française est exposée chaque année à une dose efficace par habitant de 3,7 mSv (environ 422 nSv/h pour un an). Ces 3,7 mSv se répartissent en 2,5 mSv de radioactivité naturelle, 1,1 mSv d’origine médicale et 0,06 mSv de radioactivité liée aux autres activités humaines dont le nucléaire. Estimez votre exposition aux rayonnements ionisants en France !IRSN!
4,6 mSV/an = La limite "totale" moyenne d’exposition du public y compris exposition naturelles/médicales plus la limite règlementaire d’exposition du public (environ 525 nSv/h pour un an ! =  411+114 nSv/h);
10 mSv/an = Mise à l’abri de la population (environ 1141 nSv/h pour un an);
20 mSv/an = La limite réglementaire d'exposition pour les travailleurs du nucléaire (environ 2283 nSv/h pour un an) ;
50 mSv/an = L’évacuation de la population est recommandée (environ 5707 nSv/h pour un an) ;
100 mSv/an = A partir de ce seuil des effets sur la santé ont été démontré (environ 11415 nSv/h pour un an !) ;
1000 mSv/an = 1Sv = 1Gray = Ce niveau d'exposition à la radioactivité a un effet direct sur la santé et implique un risque pour la vie de la personne exposée dans les semaines et les mois qui suivent. A partir de ce niveau de dose, les rayonnements ionisants commencent à détruire la moelle osseuse.
Dans le domaine de la sécurité industrielle, le risque se définit comme l'existence d'une probabilité de voir un danger se concrétiser dans un ou plusieurs scénarios, associée à des conséquences dommageables sur des biens ou des personnes. Le niveau de risque se quantifie alors par l'évaluation de la probabilité d'occurrence de chaque scénario ainsi que de l'amplitude de la gravité des conséquences du scénario associé. Cette évaluation peut s'exprimer par une combinaison linéaire des multiplications entre probabilité d'occurrence et amplitude de la gravité ou bien par un couple (probabilité, gravité).

Le problème avec les événements à faible probabilité et à fort impact est que le retour d'expérience n'est pas suffisamment important pour identifier toutes les causes possibles et calculer les risques.
En cas d'accident nucléaire : « les études probabilistes sont incomplètes car les arbres d’événement examinés et chiffrés ne recensent pas tous les scénarios possibles ».
« Le risque d’accident nucléaire majeur : calcul et perception des probabilités » - François Lévêque, 2013


- On peut considérer que l’ère du pétrole a commencé en 1859, quand la société Pennsylvania Rock Oil Company produit du pétrole depuis un puits spécifiquement foré dans ce but. (~160 ans : Retour d’Expérience)
- On pourrait dire que l’ère de l’énergie atomique a commencé en 1942, quand la première pile atomique de Fermi a divergé: la première réaction nucléaire en chaîne autoentretenue était réalisé et commandée par l'homme. (~80 ans : Retour d’Expérience)

« Un cygne noir est un événement hautement improbable doté de trois caractéristiques principales : Il est imprévisible, engendre des conséquences majeures et une explication a posteriori est toujours donnée afin de rendre celui-ci plus rationnel, lui conférant ainsi une apparente et sécurisante prévisibilité. » Nassim Nicholas Taleb

Chapitre 7. Veuillez trouver ci-après une... tentative de prédiction* d'accidents nucléaires pour l'avenir proche et moyenne:  ↑  
- L'interval 2017-2020 : Possible accident Niveau 4/5 dans l'EurAsie = Les pays de l’ex-URSS (Ukraine, Russie, Biélorussie, etc.), les pays de l'Europe centrale, orientale ou occidentale plus les pays du Moyen-Orient (Israel, Iran, Égypte, etc.). Voir l’accident de Nyonoksa - un accident nucléaire qui s'est produit le 8 août 2019 (cinq scientifiques et ingénieurs tués).
- L'interval 2021-2030 : Possible multiples accidents Niveau 4/5 dans l'Amérique du Nord, du Sud, dans l'EurAsie ou l'Afrique
- L'interval 2031-2040 : Possible catastrophe nucléaire Niveau 6/7 dans l'Amérique du Nord ou dans l'EurAsie et possible accident Niveau 4/5 dans l'EurAsie
- L'interval 2041-2050 : Possible multiples accidents Niveau 4/5 dans l'Asie de l'Est = Japon plus les deux Corées, dans l'Amérique du Nord, du Sud ou dans l'Europe.
.... L'interval 2051-2060 : Possible catastrophe nucléaire Niveau 6/7 dans l'EurAsie ou dans l'Amérique du Nord et possible accident Niveau 4/5 dans l'EurAsie ou l'Amérique du Sud

* La fréquence moyenne des catastrophes Niveau 6/7 est d'une fois tous les 25 à 29 ans et la fréquence moyenne des accidents Niveau 4/5 est d'une fois tous les 5 à 6 ans (fréquence calculé pour l'intervalle 1952-2011; 60% des accidents se sont produits dans l'Eurasie).

Chapitre 8. Un réacteur peut-il exploser comme une bombe atomique? Absolument pas, et cela pour des raisons fondamentales de physique. Voir aussi la Remarque, en fin de chapitre.  ↑  
Un réacteur nucléaire et une bombe atomique reposent sur le même principe: la fission du noyau de l'atome d'Uranium — ou de Plutonium. Dans les deux cas, elle est provoquée par des neutrons et libère de l'énergie.
Dans un réacteur nucléaire qui fonctionne normalement, la réaction est réglée de telle sorte qu'après chaque fission un seul neutron peut induire une nouvelle fission, l'autre étant absorbé par la matière dont sont composées les barres de commande. Le nombre de neutrons actifs reste donc invariable, de même que la quantité d'énergie produite. Ce n'est qu'au moment du démarrage ou de l'arrêt du réacteur que leur nombre augmente ou diminue (réaction divergente ou convergente), mais les variations sont très lentes, car le nombre de neutrons (la réactivité) est maintenu à des valeurs très proches de l'unité. Ce réglage se fait par l'intermédiaire des barres de commande.
Dans la bombe atomique, par contre, on accélère le plus possible la multiplication des neutrons, afin que leur effectif, et la puissance par conséquent, augmentent très rapidement. Quand on sait que le nombre de neutrons double en un millionième de seconde, on comprend facilement qu'il atteigne un chiffre astronomique en moins de un millième de seconde, et cela en partant d'un seul neutron. Le phénomène ne se produit qu'avec de l'uranium fortement enrichi ou du plutonium, tandis que, dans le réacteur, on utilise de l'uranium faiblement enrichi ou naturel, ou encore un mélange d'uranium et de plutonium.

Le 6 août 1945, la bombe de 4.400 kg - à l'Uranium,
lâchée au-dessus d'Hiroshima (340.000 habitants), contenait:
51,28 kg U-235 [64,1 kg Uranium enrichi 80%]
La bombe A qui fut larguée le 6 août 1945 à 8h15 contenait un peu plus de 64 kg d'Uranium 235, dont « seulement » 700 g entrèrent en fission (soit 1,1%).
Le cœur de Little Boy contenait 64,1 kg d'uranium enrichi, dont 50 kg à hauteur de 89% et 14 kg à 50%. Avec cet enrichissement d'environ 80%, il atteignait environ 2,5 masses critiques.
L’uranium naturel contient 0,71% massique d’uranium 235 et 99,29% massique d’uranium 238.

« Le coeur d'un réacteur REP (Réacteur à Eau sous Pression) de 1300 MW »
contient environ 100 tonnes de combustible UO2:

3 à 4 tonnes U-235 fissile = 193 assemblages/coeur x 264 crayons/assemblage x 2kg/crayon *
[3% à 4% ~ 100 tonnes d'Oxyde d'Uranium faiblement enrichi à 3,2%]

1.Cuve; 2.Barres de contrôle; 3.Combustible; 4.Génerateur de vapeur; 5-7.Turbine-Alternateur;
8.Réseau de distribution; 9.Condenseur; 10.Tour de refroidissement

Le combustible nucléaire d'un REP est de l'oxyde d'uranium faiblement enrichi : la proportion d'isotope U-235 fissile varie de 3 à 5% selon les pays. Le combustible se présente sous la forme d'environ 272 petites pastilles (h=1,35 cm; et de 7 à 8 mm de diamètre pour les REP) empilées et maintenues dans des gaines en zircaloy appelées crayons (h=3,75 m), mises sous pression d'hélium. 264 crayons combustibles sont agencés sous forme d'assemblages dont la tenue mécanique est assurée par des grilles. Selon les modèles de REP, on charge entre 120 et 250 assemblages dans la cuve du réacteur.
Le cœur d'un réacteur de 900 MW est constitué de 157 assemblages de combustible, il en faut 193 pour un réacteur de 1300 MW et 205 pour un réacteur de 1450 MW.
Un crayon d'un réacteur REP caractéristique contient 272 pastilles bout à bout. Sa longueur est de 3,85 m et son poids de combustible est d'environ 2 kg.
« Little Boy » vs. « Réacteur REP de 1300 MWe »:
51,28 kg U-235 vs. 3 tonnes U-235

Remarque: Dans le cas de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl et selon trois scientifiques suédois de l'Agence de recherche de la Défense, de l'Institut météorologique et hydrologique et de l'université de Stockholm, l'explosion initiale - celle qui a tout déclenché, ne serait pas due à de la vapeur d'eau mais bien à des explosions nucléaires qui se seraient produites à l'intérieur même du réacteur. Selon la nouvelle étude (2017), les explosions seraient alors "une ou plusieurs explosions, où l'énergie provient d'un accroissement très rapide des réactions de fission causé par les barres de contrôle coincées". Toutefois, "cette explosion nucléaire ne doit absolument pas être confondue avec une bombe atomique".

Chapitre 9. Sources  ↑  

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